Le viager, c’est déshériter ses enfants !
Voilà encore une réflexion bien ancrée dans l’opinion publique actuelle qui prouve la méconnaissance des transactions immobilières en démembrement de la propriété immobilière (viager, nue-propriété, vente à terme) et participe à leur mauvaise image ! Outre le coté immoral qu’on octroie au viager comme étant un « pari sur la mort » ou encore le côté « gouffre financier pour l’acquéreur » dû au syndrome « Jeanne Calment » comme au célèbre film « le Viager » de Pierre Tchernia : l’égoïsme parental de ceux qui déshéritent leur enfant est une idée fausse qui a besoin d’être démantelée.
Nous vous expliquons pourquoi…
Le viager : une solution de solidarité familiale
La peur de déshériter ses enfants empêche nombre de seniors d’envisager la vente en viager. Pourtant, cette transaction immobilière peut aussi être réalisée à leur avantage et dans leur intérêt. Mais pour cela, il faut être clair :
NON, vendre en viager, ce n’est pas déshériter ses enfants.
Tout d’abord, si beaucoup de seniors culpabilisent à l’idée d’engager une procédure de vente de leur bien immobilier en viager, il est indispensable de rappeler que cette maison ou cet appartement fait partie de leur patrimoine. Et à ce titre, ils peuvent en disposer comme bon leur semble sans aucune obligation de recueillir l’accord préalable de leurs enfants.
Certes, une fois venu le temps de l’héritage, les enfants ne pourront plus compter sur la maison ou l’appartement. Mais, s’ils n’ont pu profiter d’une donation sur le bouquet (capital) versé au moment de la vente en viager (signature de l’acte authentique de vente chez le notaire), il leur en restera sans doute une partie qui leur reviendra.
Certains rétorqueront que le montant sera moindre, mais c’est oublier que dans beaucoup de cas, les parents qui choisissent de vendre en viager le font pour s’assurer des fins de mois moins difficiles face à des retraites souvent trop basses pour subvenir à leurs besoins.
Avec un montant moyen de pension de retraite de 1 297€ nets (source : rapport 2021 de la DREES), certains retraités ne peuvent plus faire face aux frais médicaux croissants, à la perte d’autonomie ou à un placement en institution. Une solution pourrait être que les enfants aident financièrement leurs parents mais encore faut-t-il qu’ils en aient les moyens. Ce n’est que rarement le cas.
La vente en viager peut éviter aux héritiers de devoir subvenir financièrement aux besoins de leurs parents. Ce qui, rappelons-le, est une obligation légale !
En effet, si un parent rencontre des difficultés financières, ce sont ses enfants qui devront l’assister financièrement. En France, les droits et devoirs familiaux vont dans les deux sens : ascendant vers descendant mais également descendant vers ascendant. Les articles 205 à 207 du code civil prévoient notamment, que les enfants paient une pension alimentaire à leurs parents dans le besoin. Cela s’appelle la « solidarité familiale ».
Le viager pour aider ses enfants plutôt que pour les déshériter
La vente en viager n’est pas une façon de déshériter les enfants, elle est souvent, au contraire, une manière de les aider au moment où ils en ont besoin via une donation. Lorsqu’on est parent ou grand-parent, on aimerait parfois aider ses enfants et/ou petits-enfants à réaliser leurs projets (accession à la propriété, création d’entreprise, études supérieures,…). Sauf qu’on n’en a pas toujours les moyens.
Un enfant qui souhaite poursuivre des études à l’étranger, qui veut s’installer à son compte à la fin de son cursus ou qui aimerait acheter son premier logement. Autant de situations pour lesquelles, vos économies risquent de ne pas suffire ou pire, vous mettre en difficulté. C’est là que la vente en viager se présente comme la solution idéale. Notamment comme le font bon nombre de nouveaux vendeurs (crédirentiers) en procédant à une donation d’une partie du bouquet (le capital) de la vente à leurs enfants !
Alors bien sûr, si vous envisagez de vendre votre bien en viager, parlez-en d’abord avec vos enfants plutôt que de les mettre devant le fait accompli. Si vous êtes plein propriétaire, ils ne pourront de toute façon pas vous empêcher de vendre. Si vous êtes époux survivant et propriétaire seulement d’une partie du bien et usufruitier pour le reste, là par contre leur autorisation sera nécessaire et une partie du capital reçu leur reviendra.
Et pour être sûr de choisir la meilleure solution de vente en viager, à votre avantage et dans l’intérêt de tous vos héritiers, n’hésitez pas à prendre conseil et à vous faire accompagner par un professionnel dont c’est le cœur de métier !
En conclusion, le viager n’est pas un moyen pour déshériter ses enfants en vidant sa succession de sa substance. Au contraire, la vente d’un bien immobilier en viager permet aux parents d’éviter de solliciter l’aide de leurs enfants.
A RETENIR : La vente en viager a un impact sur l’héritage que l’on transmet. Afin de s’assurer du bon déroulement de la succession, il est conseillé d’en parler à ses enfants.
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